Dimanche après-midi. Pour une fois, nous sommes à la maison. Vers 17h, j’embarque le fiston de 2 ans pour une balade en draisienne. Chouette, l’averse s’est arrêtée. Tandis que nous sommes sur le retour, il s’arrête devant l’escalier d’une jolie maison et il s’assied. Il est heureux ce beau bonhomme. « Assis papa, assis » m’invite-t-il à le rejoindre. Arrive alors un chien silencieux, qui souhaite partager le bonheur de ce beau bonhomme. Le chien se rapproche, passe la tête. Le beau bonhomme voit le chien. A l’instant, le visage vire à l’angoisse et un cri bientôt suivi d’autres retentit dans la rue tranquille. – Le chien est tiré au loin par sa maîtresse et le bonhomme veut quitter ce spot, rentrer chez lui. J’ose sourire.
Je souris parce qu’en ce moment, j’expérimente moi-aussi des moments d’angoisse. Cerveau figé, cou bloqué, et le ventre y passe, et la hanche y passe. D’où vient la peur? Certains pensent que la peur est une croyance que nous avons créée; suite à un évènement traumatisant que nous avons vécu matériellement ou imaginairement, nous créons une croyance / personnalité pour nous protéger, nous épargner de revivre cela une fois de plus. Au moment où la croyance est créée, c’est un mécanisme de protection qui nous semble efficace par rapport à nos capacités de l’instant. Sauf qu’elle peut avoir tendance à s’activer plus tard dans toutes situations voisines ou même lointaines, et même indépendamment de nos capacités. D’autres pensent que le mécanisme d’activation de la peur est imprimé dans le noyau le plus vieux de notre cerveau, le limbique.
Comment alors se débarrasser de cette croyance / angoisse? S’il y avait un comprimé ce serait finalement peu marrant avouons-le. Prendre conscience des sensations physiques et émotionnelles de l’angoisse, en réalité, c’est déjà énorme. La pratique nous permet d’explorer avec douceur et, si ce n’est confiance, au moins courage cette zone. Et parfois, alors que le déclencheur est encore là, l’angoisse elle s’évanouit. Happy practice.
Crédit Photo: Senivpetro