Crédits photos: Var Matin.
Hier j’étais à l’auditorium du nouveau siècle avec Marie et les gars. En fait la prof de ma fille nous a recommandé le concert, parce qu’il y avait un harpiste solo: Xavier de Maistre. J’y allais naïvement pour écouter de la musique. Je ne savais pas que j’allais vivre un intense moment de transport!
Le concert avait lieu à l’auditorium du Nouveau Siècle, avec les musiciens de l’ONL, l’Orchestre National de Lille. Le chef d’orchestre invité était Jan Willem de Vriend.
En première partie, nous avons eu un trio d’étudiants musiciens, violon / harpe / flûte. Une musique normale, et une harpiste normale. Et puis le concert a démarré avec une pièce de Bach, orchestre et clavecin: [Suite pour orchestre N°3]. Elle est où la harpe. Ne paniques pas. Elle arrive juste après.
Les musiciens se préparent pour la pièce suivante. Et les techniciens déposent la harpe. Et le gars arrive. On dirait un prof de sport, des pecs plus gros que les miens. Et ça démarre, section de violons en tête. Le harpiste attend, patiente. Vient alors le tour de la harpe. Je suis étonné par sa technicité. Ca glisse, file et en même temps c’est onctueux. C’est onctueux, et à la fois riche. Riche et à la fois subtil.
A un moment je ferme le yeux. Méditant, dégustant le son. Et là c’est irresistible, je descends. Comme si pendant le morceau, ma conscience se résumait à mon bas-ventre. Whaouh. Ce virtuose est un génie. Et la harpe est un instrument magique. Au fait, la pièce c’est [Concerto pour harpe et orchestre ] de Boieldieu. Oh mon Dieu! Quelle profondeur!
Manifestement je ne suis pas le seul a avoir été ému. Les applaudissements nourris ont bien duré 5 mins ininterrompus! On était combien? 500? 1000? 2000? Toute la salle conquise. Mon fils à côté qui se faisait chier suer comme un rat mort depuis 2h a retrouvé la vie, il a même applaudi.
Pour vous dire l’ampleur de la chose, le chef a renvoyé le harpiste sur scène pour un petit « rappel ». Le gars s’est lancé dans un morceau de quoi? 3 minutes? 5 minutes? Aucune idée. La réalité était que le temps était suspendu. J’ai regardé l’orchestre. Les archets étaient baissés. Les mâchoires décrochées. Les visages des 45 musiciens ébahis rivés sur le soliste. Tu sentais le respect des techniciens émérites qu’ils sont, et en même temps la délectation de cette nourriture de l’âme. Le chef s’était posté dans un coin, la bouche ouverte, il était hypnotisé.
Voilà mes amis. On se sait jamais quand le Yoga nous saisira! Soyons ouvert. Vous pouvez encore voir le garçon ce soir, au nouveau siècle, si vous ne venez pas à notre cours de Roubaix.