Vendredi dernier, ma fille Mushiki était invitée à l’anniversaire de Jeanne pour fêter ses 10 ans. Et alors? Et alors, pourquoi les filles de 10 ans font des boums le vendredi soir? Et ensuite pourquoi ça me donne une fouettée d’adrenaline? Le ride (relax) du stress
Pourquoi elles font des boum à 10 ans? Ça je vous laisse y répondre. Je peux juste vous dire que Vendredi je donne le premier cours à 17h30, et donc je suis généralement dans la salle à 16h50: Médit, préparation et à accueil dès 17h15. L’école finit à 16h15; et avec Mushiki on va généralement à la bibliothèque municipale une demi-heure avant qu’elle n’aille prendre le métro à 16h45. Tranquil la vie 😉. Jusqu’à vendredi dernier/
La boom de Jeanne avait lieu à Cormontaigne. Donc j’avais de 16h15 à 16h50 (bon allez, un bonus exceptionnel, jusque 17h15) pour faire l’aller-retour place aux bleuets à place Cormontaigne. On va d’un bon pas au métro, et finalement on arrive à Cormontaigne à 16h48. Jeanne n’est pas encore revenue de l’école! Hum! Hum! Je commence gentiment à trépigner 😑. A 16h55 je dis au revoir à la mère de Jeanne et à 16h57 j’enfourche le DERNIER vLille de la station Cormontaigne – Martine soit bénie pour les vLille 😑 – .
J’ai pris un vLille parce que vous comprenez 20 mins en métro ça ne va pas le faire et le bus est aléatoire et avec le vLille je suis au CONTROLE, du moins je crois. :)) Et alors je roule. J’essaie de garder la foulée souple, un déroulé de pied fluide. Je sens que ça se raidit, je respire et j’assouplis à nouveau la foulée. Le cardio veut s’emballer. Je respire. Ah, le vent me caresse le visage. Ok. On ne vas regarder la montre avant d’arriver. Continuer de rouler. Sur la place de Strasbourg, je suis reconnaissant pour le feu rouge. Un peu de répit. Ah oui: continue de respirer. Devant le square foch, le vent me rentre dans les deux oreilles. Ah! C’est un vent de face! C’est normal que le vélo ralentisse, alors on ne s’énerve pas. Respire. Foulée souple. Respire. Foulée souple.
Je déboule sur la place aux bleuets. J’accroche le vLille sur la DERnière place de la station. Check la montre: 17h07. Je descends. J’entre dans la salle. Les cuisses ont doublé de volume. Le front est sec, une petite aréole sous les bras. Je suis reconnaissant. Il y a deux ans, ce trajet m’aurait pris 15 mins et une douche. Et ne vous fiez pas à l’estimation de 13 mins de google maps, on dirait qu’il n’utilise pas les feux rouges et que son vélo est électrique. Oui.
Il est où Samtosha?
17h10. Et j’ai le temps de me demander pour quoi je paniquais? Peur de ne pas arriver avant 17h30? Peur irrationnelle? May be. En tout cas, je crois que pendant le ride, j’ai navigué avec 2 stress: 1. le stress psychique dans le subconscient sur la possibilité et les conséquences de ne pas y arriver, et 2. le stress physique pour fournir et soutenir un effort maximal sur 10 mins. 😨+🏃♂️=😱 Phewww!
Parfois, le 2ème peut avoir tendance à nourrir le 1er et celui-ci finit par aggraver le 2nd. Dans la boucle de panique 🌀. Dans le feu de l’action, est-ce que j’ai réussi à pratiquer Samtosha, le contentement, cette joie intérieure sans raison? Oui, en de rares instants. Comme quand je recevais la caresse du vent ou en assouplissant la foulée; oui dans ces instants j’étais dans le flow. Et puis le stress resurfaçait. Et j’ai alterné comme ça entre les deux. Et pour ces brefs instants, je me donnerais un 6/10 en contentement. -vous pouvez noter les autres niyamas et yamas si le coeur vous en dit-. Et à postériori, je me rends compte que la machine aurait-pu sévèrement s’emballer psychiquement et physiquement. Et pour ce calme relatif, je suis ravi, 10/10. Avec les moyens que j’avais, j’ai fait de mon mieux. Et c’est peut être, le plus important, la seule chose qui compte.
En étant présent dans la salle, j’ai pu ressentir l’effet post-adrénaline. Les sensations dans les muscles. Les joues chaudes, rouges. Le coeur qui doucement ralentit. L’odeur de la sueur, rance, forte, presque comme la peur. La sensation de fluides étrangers dans les veines, et le sentiment que quelqu’un allait devoir filtrer ça. Et finalement, une reconnaissance infinie pour l’état de relaxation que je cultive au quotidien.
Merci Jeanne! Bon anniversaire. 🎂
PS: bien sûr que les cours de vendredi soir se sont bien passés. Au delà de nous, ça se passe toujours bien.