Il y a quelques années je me passionnais pour la course à pied. L’occasion de se défouler et se ventiler. J’ai fait quelques semis. Mes sorties préférées c’était les 12km, intense et libre, où parfois on vit un moment de grâce, où l’on communie avec la route.
En réalité, en course à pied (C.A.P.), tout est question d’allure. C’est le concept clé. Je peux courir à fond de balle. Tout le monde peut faire ça. Ca dure 30 secondes … et il nous faut 3h pour récupérer. Si je vais deux fois moins vite, je peux tenir 1h sans problème.
Allure | %VMA | % FCM | Durée d’effort |
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Endurance fondamentale | 60 à 75% | 65 à 80% | >1h |
Footing Actif | 75 à 80% | 80 à 85% | 1h à 1h30 |
Seuil | 80 à 85% | 85 à 90% | 20 à 60 min |
Résistance | 85 à 90% | 90 à 97% | 6 à 20 min |
VMA Longue | 90 à 95% | > 97% | 2 à 6 min |
VMA Moyenne | 95 à 100% | > 97% | 1 à 2 min |
VMA Courte | 100 à 105% | > 97% | < 1min |
VMA: Vitesse Maximale Aérobie
FCM: Fréquence Cardiaque Maximale
Ils appliquent à la lettre la sagesse ancienne:
Qui veut aller loin…ménage sa monture.
En effet j’ai parlé d’allure et non pas de vitesse. C’est qu’en fait l’allure est une idée qui est absolument individuelle, se déclinant selon ma morphologie, mon métabolisme, mon cardio, mon entraînement, et même ma forme du moment. Comme vous voyez dans le tableau ci-dessus, les différentes allures se définissent en fonction de mon degré relatif de confort, et c’est là la meilleure indication d’un effort qualitatif. Ce qui nous permet de noter, en passant, que se comparer à mon voisin n’a aucune utilité.
Cette idée d’allure est essentielle pour le yogi. Quand ma jambe se mets à vibrer dans Supta Padanghusthasana [allongé sur le dos pied vers la tête tenu par une sangle], je ne peux plus sereinement être à l’écoute des messages du corps, le volume est trop fort, la musique devient mauvaise. Que je réduise l’intensité, que je rajouter quelques centimètres de sangle, et me voilà en zone » d’étude » , où il y a de la place pour que la conscience résolve ce qui est à résoudre. Là je peux faire un travail efficace et des progrès.
Idem dans le Prāṇāyāma , l’allure est cruciale. Essentiellement, j’inspire, et j’expire, longuement. C’est sûr je peux aller à fond de ma capacité sur un cycle. Et après, il me faut 5 mins pour « retrouver mon souffle ». C’est bien de temps en temps, pour consoler mon ego.
Ou alors je reste bien en deçà, et je peux enchaîner les cycles pendant 10 minutes sereinement.
C’est dans cette serénité que je peut être à l’écoute et apprendre, et progresser. C’est là que le yoga devient vital. Et 5 minutes de śavāsana permettent d’intégrer en profondeur les effets.
Alors à vous l’allure!