D’une certaine façon, c’est le graal du yogi: pratique tous les jours en solitaire. Parce que quand vous avez installé cette saine habitude, le voie est ouverte et très vite, vous commencez à accumuler les trésors de ce bien-être que nous visons tous. Si vous lisez cet article, vous le savez certainement.
Le fait est que nous avons des vies bien chargées me direz-vous. Et peut-être avez-vous déjà essayé de lancer une pratique tout.e seul.e chez vous? Ou alors vous imaginez d’ici là les difficultés et les obstacles? Où même vous avez déjà mis en place une pratique et vous voudrier la dynamiser.
Rassurez-vous c’est possible. Mon fils cadet a 22 mois aujourd’hui, et la nuit dernière je me suis levé à 3h pour le consoler. Sa présence n’a jamais arrêté ma pratique, au contraire. C’est possible d’installer une pratique personnelle quotidienne qui soit pérenne et nourrissante.
Tout le monde peut le faire, y compris vous. Mais oui, bien sûr. Vous vous brossez les dents? Tous les jours? Depuis des décennies? Vous voyez? C’est possible. J’ai sélectionné pour vous quelques astuces pour nourrir votre succès. Mais avant, commençons par une évidence.
0. Planifiez votre pratique
Cela va de soi, planifiez votre pratique. Choisissez l’heure à la laquelle vous allez pratiquer, et la durée que vous allez y consacrer. Soyez aussi spécifique que possible. Peut-être même au début, vous allez commencer avec 2 jours ou 3. Je vous laisse choisir ce qui vous arrange le mieux en ce moment. Et de grâce, pour la durée, soyez ambitieux: commencez petit! 5 minutes que je prend régulièrement sont plus utiles que 30 mins qui restent à l’état de rêve.
Soyez ambitieux: commencez petit!
Vous pouvez également identifier la direction de votre pratique: asanas? de quel type? méditation? une routine? selon l’inspiration du jour? un calendrier hebdomadaire? mensuel? Vous avez le choix. Une suggestion, commencez par un choix qui est facile pour vous.
Il est tout aussi important d’être précis sur le lieu, l’endroit ou vous souhaitez pratiquer. Choisissez un endroit qui favorise la concentration, à l’abri du passage. Un qui vous est agréable, que vous pouvez même rendre inspirant avec des fleurs, des images ou autres.
Par cette préparation, vous définissez votre pratique. C’est essentiel. Vous planifiez vos voyages, vos journées, et c’est grosso modo ce qui se fait. Le train a une heure de départ, et c’est notamment pour cela qu’il part. L’avion est planifié, et il finit par partir. Programmez votre pratique, et cela se fera.
L’autre avantage d’un planning, c’est que ça s’adapte. Il y a parfois des aventures dans nos journées, ou même des imprévus. Avec votre planification, vous avez une idée claire de votre pratique et vous pouvez vous adapter aux aléas! Car comme le dit le proverbe (remix):
Tout vent est favorable pour celui qui sait où il va.
Un planning, surtout si vous l’avez déclaré, vous engage. Et cet engagement vous soutient. Et en voyant votre dévotion, les autres respecteront votre programme et même le protègeront.
1. Honorez les membres de votre foyer
Peut-être vivez vous dans une habitation avec des gens, ou des animaux, ou alors vous avez des voisins. Mon conseil: facilitez-leur la vie, la vie vous le rendra!
Vous avez choisi un lieu et un moment; faites en sorte que cela soit doux pour les autres membres du foyer, aussi doux que possible. Peut importe que les autres soient agréable ou non avec vous; en leur facilitant la vie, vous diminuez les frictions sur votre programme et vous favorisez votre succès.
J’ai eu à pratiquer dans ma salle de bains il y a quelques années. Oui, on prend l’espace où il se trouve. Vous voyez bien que programmer la pratique dans ce lieu à 7h quand toute la maisonnée à besoin de se préparer pour la journée est source de tensions.
Il en va de même pour le moment que vous choisissez: dans l’idéal, c’est un moment où les autres ne remarqueront même pas votre absence, en tout cas un moment où ils ne seront pas handicapés.
En prenant en compte les autres dans vos choix, vous limitez les frictions et de fait, vous augmentez grandement vos chances de succès. De plus, cette bonté se retournera vers vous et soutiendra votre pratique.
2. La pratique est pour vous!
Revenons au basique: le but est de cultiver votre bien-être, et donc ce que vous pratiquez doit vous faire du bien, doit vous rafraîchir. Choisissez une pratique qui vous fait du bien, qui vous vous plaît, c’est comme ça que vous grandissez.
Dans la planification, vous avez choisi une orientation pour votre pratique, par exemple « cultiver la méditation » ou alors « me dérouiller les articulations avec 10 salutations », ou encore « me délasser avec une pratique restorative », par exemple. L’idée de ce 2e conseil est que vous pouvez changer le programme. Si la méditation sur le souffle bute, reconnaissez-le et essayez un autre objet comme la marche ou les sons. Si 10 salutations ça vous énerve, autorisez-vous à en faire moins, à en faire des simplifiées, ou même à faire simplement la vague vertébrale (le chat / la vache).
Choisissez une pratique qui vous fait du bien.
Etre crispé c’est en sens inverse de là où nous voulons aller. Donc choisissez et adaptez. Vous n’êtes pas esclaves d’un programme ou d’une activité; il y a une immense variété de formes et d’intensité; il y a forcément une qui conviendra à vos capacités du moment, à votre énergie de l’instant, à votre disponibilité du jour.
3. Focalisez-vous sur ce que vous voulez accomplir
Vous voulez accomplir quoi déjà? Peut-être quelque chose du genre:
« pratiquer chaque jour afin de cultiver mon bien-être mental et physique »
Alors, garder votre attention sur cela. Arretez de ressasser les échecs, les obstacles, et autres insurmontables. Focalisez-vous sur votre réussite.
Peut-être que vous vous dites « j’ai la flemme aujourd’hui » , ou « je n’ai pas réussi à me lever assez tôt ce matin », ou « je suis malade », ou « ce n’est pas pareil qu’avec le prof » ou je ne sais quoi d’autre. Il y a des arguments pour ces prétextes et pour tous les autres; mais , le plus important, c’est de penser à ce que vous voulez construire: une pratique nourrissante et durable et c’est la seule chose qui compte. C’est la direction de vos efforts. Le bilan, si bilan il y a, ce sera dans 2 ans, au moins. Pour l’heure, juste pratiquer.
Je me suis mis au yoga depuis plus de 10 ans maintenant. J’ai réellement basculé dans une dynamique de progrès quand j’ai commencé à pratiquer tout seul chez moi, au début 10 mins, maintenant, plus. Au début dans la salle de bains, et puis dans la chambre. Aujourd’hui je bénéficie d’un espace dans les combles. J’ai un enfant de 22 mois avec toutes les contraintes que cela implique; avec le recul, ces contraintes ce sont avérées être une force pour ma pratique.
J’ai fait des erreurs, parfois pris des détours, mais globalement, je me suis enrichi au-delà de l’explicable, dans une multitude de directions. Une santé plus robuste, plus de souplesse et de force; plus de tranquilité aussi; un regard plus confiant sur la vie. Imaginez que Patanjali me dise que tout ça ce n’est que le début!
Quand vous pratiquez seul.e, le cours hebdomadaires et les stages prennent leur véritable utilité: des stimulants qui vous encouragent à continuer, des défricheurs qui vous offrent de nouvelles perspectives à explorer.
En fait, commencez maintenant. Oui, maintenant. Exactement là où vous êtes. Sentez vos jambes. Ouvrez vos mains à la vie. Ouvrez vos pieds à la terre. Ressentez la respiration. This is yoga.
Vous avez tout pour réussir. Je vous souhaite la réussite.
Je crois en la vie. Et je crois en vous.
Happy practice.
